you need help (w/paav)

L’ordinateur devant les yeux, un stylo dans les cheveux assise en tailleur sur sa chaise de bureau, Nikki est occupée à l’écriture de son livre depuis plus de douze heures. Elle y avait passé la nuit, alternant stylo et clavier d’ordinateur, effaçant, rayant tous les mots qui daignaient lui sortir de la tête, une catastrophe. Ce livre devait être le dernier de la saga, la conclusion d’une belle histoire magique qui l’avait tant passionnée. Quand elle lève la tête pour regarder l’heure, elle s’aperçoit finalement qu’il est déjà huit heures de matin, l’heure de prendre un bon petit-déjeuner. Elle ouvre son agenda pour s’assurer qu’elle n’a aucun rendez-vous important et elle saute à la douche avant de quitter son appartement. En chemin, elle s’arrête dans un café où elle commande deux cafés et deux muffins puis elle reprend la route. Elle s’était un peu oubliée ces temps-ci, mais elle avait surtout oublié ses proches, Paav notamment qu’elle n’avait pas revu depuis sa sortie de l’hôpital et il était tout bonnement impossible qu’elle ne soit pas là pour lui. Arrivée devant son appartement, Nikki attrape son téléphone et compose rapidement en message Prends tes quatre jambes et rejoins moi devant chez toi, je t’emmène prendre le petit-déjeuner. Elle appuie sur le bouton envoyer et s'enfonce un peu plus dans son siège en attendant que Paavlo arrive. Et c'est dix minutes plus tard qu'il passe la porte de chez lui, Zoe sur les talons avec la petite dans les bras. Nikki sort alors de la voiture et adresse un signe de la main à la jeune femme et à la jolie princesse. Quand finalement Paav arrive à sa hauteur, elle lui ouvre la portière avant d'ébouriffer ses cheveux. Aller Ölsson on part à l'aventure. Lâche-t-elle en claquant la portière une fois Paav installé.

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nikki et paavlo

Ma nuit a été plus courte que prévu. Pour la je ne sais combien de fois depuis mon réveil, ces cauchemars ont pris le dessus et m’avaient empêché de me reposer. Vers les cinq heures du matin, je traînais alors dans la maison à la recherche d’occupation. La télé a été une bonne activité jusqu’à ce que j’en sois lassé et que je finisse par aller préparer le petit-déjeuner. Les filles vont se réveiller. Un bol de chocolat chaud pour Zoe, un biberon pour Anna. Je m’applique, passant d’un endroit à un autre en sautant à cloche pied. Elles se réveillent, je profite de ce moment à trois pour me ressourcer un peu. C’est avec elles que je me sens le mieux, que j’oublie les évènements passés. Je passe ensuite par la salle de bain pour me préparer et tenter d’être autonome. Je n’aime pas solliciter Zoe tout le temps. Je galère un peu mais mes efforts portent leurs fruits. Vers les alentours de huit heures, je reçois un message de Nikki. Elle me dit de la rejoindre devant la maison et qu’on va déjeuner en ville. Heureusement que je suis déjà prêt, tout lavé tout habillé. Zoe m’aide à me vêtir de ma veste et m’accompagne jusqu’à la porte, Anna dans ses bras. Je leur offre à toutes deux un baiser d’au revoir puis je rejoins Nikki jusqu’à sa voiture. Elle vient également m’aider. Disons que les béquilles manquent de praticité, mais j’ai échappé au fauteuil roulant. Je suis content de la voir, ça faisait un petit moment maintenant. Elle m’ébouriffe les cheveux –ce qui me fait râler bien entendu- et prend soin de fermer la porte une fois installé. Tu m’emmènes où ? Je lui pose la question à peine après qu'elle se soit mise au volant. Je suis curieux de savoir. Moi qui aime plutôt bien rester dans ma zone de confort –chez moi-, voilà qu’on va je ne sais où.

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Une fois Paavlo installé dans la voiture, Nikki démarre finalement la voiture en espérant que la sortie du jour fera oublier à son ami les horreurs qu'il a vécu. Tu m’emmènes où ? Un sourire étire ses lèvres tandis qu'elle accélère légèrement en doublant une voiture. La curiosité est un vilain défaut. Arrivée au feu rouge, elle attrape un sachet posé à l'arrière et le pose sur les jambes de Paav. Je t'ai pris un café et un muffin et ça m'embêterait vachement qu'ils se renversent sur mes beaux sièges. Elle y tient à sa voiture Nikki, comme à la prunelle de ses yeux. Ils arrivent finalement sur les lieux et la brune se gare dans un parking souterrain, près de l’ascenseur. Une fois descendue, elle fait le tour du véhicule pour ouvrir la portière et récupère le sachet qui contient les deux cafés ainsi que les deux muffins. Après vous mon cher. Lâche-t-elle en s'inclinant devant lui. Elle le regarde descendre de la voiture, difficilement, il souffre et ça se voit et Nikki ça lui brise le cœur de le voir comme ça. J'espère que t'es prêt parce qu'on est là pour avoir une discussion, une vraie discussion mon lapin. De toute façon il est coincé, il peut pas s'en aller. Elle le pousse presque dans l'ascenseur et appuie sur le bouton du septième étage. Très rapidement, ils se retrouvent sur le toit ou trône un vieux sofa abrité sous un immense parasol. Nikki sort de son sac une couverture qu'elle pose sur le canapé, par soucis d'hygiène. C'était plus marrant quand on venait là avant, on était jeune et insouciant. Lâche Nikki en soupirant. Elle s'assoit et l'invite à s'asseoir à côté de lui, sortant les cafés et les gâteaux du sachet. Comment tu vas Paav ? Son air est plus grave, elle plante ses yeux dans les siens. Sérieusement.

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Je regarde par la fenêtre comme pour tenter de savoir où Nikki m’emmène. Je veux savoir, j’avoue que c’est un peu stressant de se laisser guider. En plus, elle ne veut rien me dire. Au lieu de ça, elle attrape un sachet qu’elle pose sur mes jambes. Merci, j’suis pas sûr d’avoir assez d’appétit pour manger tout ça. Le matin, je suis plutôt le genre à seulement boire. On me répète que je dois manger le plus possible pour reprendre des forces mais je n’ai pas envie non plus de prendre dix kilos. Nikki parque la voiture dans un souterrain et ne tarde pas à venir m’ouvrir la portière. Je sors une première béquille sur laquelle je prends appui, et dans une grimace je m’extirpe de la voiture. J’ai toujours détesté les béquilles et en avoir m’agace plus qu’autre chose. Je remercie Nikki d’un sourire et voilà qu’on se dirige vers l’ascenseur. Heureusement car les escaliers, ça aurait été sans moi. J'espère que t'es prêt parce qu'on est là pour avoir une discussion, une vraie discussion mon lapin. Je lui jette un regard en biais, me demandant bien où elle veut en venir. Quoi que je le sais mais je préfère nier l’évidence. Je n’aime pas en parler, Nikki s’en doute bien mais je la connais et elle ne voudra pas lâcher l’affaire. Ouais, ouais… Je bougonne dans mon coin alors que l’ascenseur nous emmène beaucoup plus haut. A l’ouverture des portes, je comprends rapidement où on est. Un toit, mais pas n’importe quel toit. Celui où on allait souvent avec Nikki. Il y a ce sofa abrité d’un parasol. Je regarde Nikki couvrir le canapé et je n’attends pas une seconde de plus pour m’installer. Je laisse mes béquilles sur le côté. Et maintenant on a trop de responsabilités et on peut plus rien faire sans devoir réfléchir avant. Je roule des yeux. La vie m’agace bien trop en ce moment. L’enfance était une période tellement plus facile. Je ne me gêne pas pour attraper un des gobelets et de boire. Comment tu vas Paav ? C’est le moment fatidique. Le moment où je dois déballer ma vie. J’aurais bien déconné un peu mais vu l’air de Nikki, je comprends que c’est pas le moment et qu’elle n’est pas là pour ça. S’tu veux tout savoir … Je dors presque plus. Je fais des cauchemars de l’accident, j’arrive pas à me débarrasser de tout ça. Comme si c’était hier, tu vois. Je fixe devant moi, mes lèvres pincées. Puis les séances de rééducation, ça me gonfle. Les béquilles aussi. J’peux absolument rien faire et tu sais aussi bien qu’moi que j’peux pas rester en place.

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Nicola Lyons a écrit:: Paav ça le soûle sûrement qu'elle insiste comme ça Nikki, et elle le sait, mais il sait aussi qu'elle ne lâchera pas, pour rien au monde elle ne laisserait tomber. Elle est comme ça, elle persévère dans tout ce qu'elle fait tant qu'elle n'a pas eu ce qu'elle voulait. Et maintenant on a trop de responsabilités et on peut plus rien faire sans devoir réfléchir avant. Elle lui lance un regard un biais avant d'avaler une gorgée de café et de croquer dans son gâteau. C'est pas plus mal je crois, ça donne rien de bon quand tu agis sans réfléchir. Un petit rire s'échappe de sa gorge tandis qu'elle boit une nouvelle gorgée de café. Il avait raison quelque part, quand ils étaient ados, ils n'avaient pas à se soucier de ce qu'ils allaient faire le lendemain, ils vivaient simplement, au jour le jour. Ils avaient grandi et Paav avait vécu des choses atroces, des choses que personne ne devrait avoir le droit de vivre. S’tu veux tout savoir … Je dors presque plus. Je fais des cauchemars de l’accident, j’arrive pas à me débarrasser de tout ça. Comme si c’était hier, tu vois. Elle déglutit difficilement et cherche ses mots (chose plutôt rare pour Nikki) mais avant de pouvoir dire quoi que ce soit, c'est lui qui enchaîne. Puis les séances de rééducation, ça me gonfle. Les béquilles aussi. J’peux absolument rien faire et tu sais aussi bien qu’moi que j’peux pas rester en place. Instinctivement, Nikki pose une main sur son épaule, un geste qui se veut protecteur, rassurant. Je vais pas faire semblant de comprendre ce que t'as vécu là-bas, je pourrais jamais l'imaginer. Mais ce que je peux t'assurer c'est que t'es en sécurité ici, avec des gens qui t'aiment. Elle pose sa deuxième main sur la sienne. Je sais que c'est long, et que c'est sûrement chiant d'entendre des gens te dire que ça va aller, mais je sais que tu peux y arriver, je sais que t'es assez fort pour t'en sortir Paav. Elle se penche pour attraper son café qu'elle avait posé à ses pieds et avale une gorgée. Dis toi que ta fille sera super fière de son papa quand elle verra tout ce qu'il a fait pour s'en sortir. Elle accompagne sa réflexion d'un sourire, véritablement convaincue de ce qu'elle raconte.
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On se retrouve à parler sur ce canapé qui tombe en ruine, notre petit-déjeuner sur les jambes. Je n’ose pas tellement regarder Nikki quand je lui explique comment je me sens. Elle veut savoir, alors je suis franc avec elle. Je n’aime pas en parler mais je me dis que de le faire peut peut-être m’aider. C’est comme ça qu’on avance dans la vie, c’est comme ça qu’on peut tourner la page. C’est en se donnant les moyens et la volonté qu’on réussit. Je vais pas faire semblant de comprendre ce que t'as vécu là-bas, je pourrais jamais l'imaginer. Mais ce que je peux t'assurer c'est que t'es en sécurité ici, avec des gens qui t'aiment. J’apprécie que Nikki parle elle aussi sincèrement. Ça change des « ça va aller » ou des « je comprends ». Elle me rassure, elle sait le faire et l’a toujours bien fait. Je veux répondre mais elle me devance, sa main sur la mienne. Je sais que c'est long, et que c'est sûrement chiant d'entendre des gens te dire que ça va aller, mais je sais que tu peux y arriver, je sais que t'es assez fort pour t'en sortir Paav. Je me torture la lèvre inférieure. Je sais qu’elle a raison. J’ai réussi à me sortir de cet accident de je ne sais quelle manière, j’ai réussi à revenir des morts… Pourquoi est-ce que je ne serais pas capable de combattre cette jambe qui n’en fait qu’à sa tête ? J’acquiesce de la tête, doucement. J’vais y arriver et j’vais tout faire pour. Mais il y a des jours où j’en veux au monde entier, où j’ai sincèrement envie de brûler tout ce qui passe près de moi. Des jours où je me déteste et que j’aimerais être mort plutôt que d’être une épave. Je me pince les lèvres. C’est rare que je parle autant. Mais quand on trouve les bons mots, quand je connais la personne, tout est plus simple. Dis-toi que ta fille sera super fière de son papa quand elle verra tout ce qu'il a fait pour s'en sortir. Mon visage reste grave quelques secondes jusqu’à ce que j’imagine le visage d’Anna. Il ne m’en faut pas plus pour me détendre, elle est ma source d’apaisement. Elle me fait me sentir bien même sans rien faire. Je l’aime d’un amour inconditionnel et je suis prêt à me battre encore pour la rendre plus fière. J’veux pas finir en béquilles toute ma vie. Je.. je sais que je dois persévérer. Encore et toujours. Pour Anna. Et pour Zoe. Zoe m’aide beaucoup et j’pourrais jamais la remercier assez. Je lui dois tout.

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La situation de Paav n'était pas facile à vivre, avec ce qu'il avait vécu, il était à mille lieux de voir la vie comme les autres. Et Nikki avait bien conscience que ça devait être compliqué de reprendre une vie normale après avoir vécu la guerre, le quotidien pouvait paraître si dérisoire. Mais il avait déjà fait le plus gros du chemin, il s'était réveillé, il s'était battu pour vivre. J’vais y arriver et j’vais tout faire pour. Mais il y a des jours où j’en veux au monde entier, où j’ai sincèrement envie de brûler tout ce qui passe près de moi. Des jours où je me déteste et que j’aimerais être mort plutôt que d’être une épave. Elle lève les yeux sur lui et ses derniers mots lui glacent le sang si bien qu'elle voit rouge et s'emporte légèrement. T'as pas le droit de dire ça Paav, y'a des millions de personnes qui sont mortes en se battant pour leur pays, mais toi t'es en vie, t'as survécu à tout ça alors la prochaine fois que tu broies du noir, dis toi que c'est toi qui a le plus de chance, y'en a qui n'ont jamais revu leur femme et leurs enfants ! Elle est dure, sûrement trop, mais elle est comme ça Nikki, entière, elle monte dans les tours et te prends dans ses bras quelques minutes plus tard, et Paav, il fallait le secouer, le faire revenir sur terre, le bousculer un peu. Elle se rend compte qu'elle a peut-être été un peu dire mais elle hausse les épaules. Le Paav que j'ai connu il y a dix ans, il se battait pour avoir ce qu'il voulait. Elle fonce dans le tas, sans chercher à le ménager, c'est ce que tout le monde doit faire avec lui alors elle tente une autre méthode Nikki, en espérant qu'elle soit fructueuse. J’veux pas finir en béquilles toute ma vie. Je.. je sais que je dois persévérer. Encore et toujours. Pour Anna. Et pour Zoe. Zoe m’aide beaucoup et j’pourrais jamais la remercier assez. Je lui dois tout. Finalement, elle lui sourit, parce qu'elle peut pas passer sa journée à lui crier dessus. Je suis sûre que Zoe n'attend aucun remerciement, tout ce qui compte pour elle c'est que tu t'en sortes, que vous puissiez former une famille tous les trois.. Et lui, il devait la laisser l'aider parce que c'est aussi ça l'amour. Faut que tu ais bien conscience que Zoe est là pour affronter ça à tes côtés, ça et tout le reste. L'amour c'était comme le mariage, pour le meilleur, et pour le pire.

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nikki et paavlo

Je sais que Nikki a raison quand elle dit que j’ai échappé à la mort. Ouais, d’autres ont été privés de leurs familles à tout jamais, ils ne reverront pas leurs visages. Sauf que moi, je suis un rescapé et je n’ai pas le droit de me plaindre de la situation, de mes béquilles, de mon corps qui souffre… Je suis sain et sauf. Je soupire à la suite de ses paroles, lâchant un vulgaire « ouais » sans rien ajouter de plus. Elle a raison et je n’ai pas envie de batailler. C’était cette petite dépression ou je ne sais pas quoi qui me faisait penser ainsi. Je n’étais pas le Paav de d’habitude, même Zoe le disait. Il allait me falloir du temps pour me remettre de tout ça, mais j’allais y arriver. J’y croyais parfois, puis d’autres fois, non. Le Paav que j'ai connu il y a dix ans, il se battait pour avoir ce qu'il voulait. C’est vrai, totalement vrai. Une fois de plus, Nikki voit juste. C’est un peu agaçant mais c’est parce qu’elle me connait assez bien. En c’moment, j’ai juste pas la force. Laisse moi du temps. Je fixe devant moi et tente de me trouver du courage. Peu importe la source, je dois en trouver une car la situation va être de pire en pire. Mais Nikki, elle a raison de vouloir me remonter les bretelles car c’est une des façons pour rebooster les troupes. Elle l’a toujours fait. Tout comme Zoe se tue à le faire depuis mon réveil. Même peut-être avant mais j’étais bien trop dans les vappes pour m’en souvenir. Tu sais, j’aurais pas tenu un jour sans Zoe à mes côtés, depuis mon réveil. Elle est juste géniale. Autant avec moi mais aussi avec Anna. Je l’admire vraiment Zoe. C’est la vérité. Ma petite-amie était la meilleure, personne d’autre ne lui arrive à la cheville. Elle a géré la petite dès la naissance, elle a même accouché toute seule -du moins, je n'étais pas présent. Elle l'a carrément géré, ses premières nuits, ses premiers microbes, ses premiers caprices. C'est notre premier enfant, et tout ce qu'a appris Zoe, vient d'elle-même. Je me mordille nerveusement la lèvre inférieure. J’hésite, je tourne ma langue dans ma bouche et finalement, je me lance. Je tourne ma tête vers mon amie. Je peux te confier un secret ?

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