bad karma (reyes & kinsley)

Dire qu’Azée avait peur était un euphémisme : elle était littéralement terrifiée. Elle ne se souvenait pas avoir eu aussi peur de toute sa vie, d’ailleurs. Elle tenta de se détendre, puisqu’on lui avait expressément fait comprendre que cette nouvelle lui causerait beaucoup de stress et qu’il fallait éviter au maximum d’angoisser pour le bébé qui le sentirait dans son ventre. Elle souffla, tourna en rond dans l’appartement en échangeant des sms avec ses frères et soeurs. 10h30 approchant à grands pas, il était désormais trop tard pour faire demi-tour et tout annuler. Ils ne la laisseraient pas s’en sortir comme ça. La jeune femme enfila un chemisier blanc et noir, un pantalon crayon noir, des talons noirs, se coiffa et se maquilla correctement pour cacher ses airs anxieux et fatigués, attrapa son manteau au passage et quitta l’appartement pour se rendre au café où les Kinsley avaient l’habitude de se retrouver de temps en temps.

Comme prévu, elle arriva la première et fila s’asseoir au fond de la pièce, à une table un peu séparée des autres qui leur permettrait d’éviter les oreilles traînantes des occupants des tables environnantes. Le regard rivé vers la rue depuis la fenêtre contre laquelle elle était appuyée, Azée sirota son cappuccino en se demandant soudain si elle était autorisée à boire du café ou non. Elle n’avait pensé ni à demander, ni à vérifier. Mais bon, après avoir bu de l’alcool et fait n’importe quoi avec son alimentation depuis huit mois, bébé était sûrement habitué. D’une main affectueuse mais timide, elle caressa son ventre parfaitement plat – personne n’allait soupçonner un seul instant ce qu’elle s’apprêtait à leur révéler et souffla un maigre « pardon » comme si ça allait changer quoi que ce soit. Le mal était fait, de toute façon. Pour ça non plus, Azée ne pouvait pas revenir en arrière. La jeune femme perdit son regard émeraude dans son café en attendant avec de plus en plus d’impatience qu’ils arrivent, le cœur battant tellement vite qu’elle crut un instant qu’il allait se décrocher de sa poitrine.

Quand le/la premier(e) arriva, Azée esquissa un faible sourire et se redressa pour planter un baiser sur sa joue. « Merci d’être venu(e) alors que j’ai réclamé ça à la dernière minute. » souffla-t-elle en se rasseyant de façon trop formelle pour que ce soit naturel.

Inquiet, tu sors de chez-toi pour te rendre dans ce petit café, celui que tu connais maintenant parfaitement. Tu t'y rends parce que ta soeur, Azée, a besoin de vous parler. Tu sais que tout le monde sera là (enfin, tes soeurs et ton frère.) Généralement, lorsque quelqu'un demande de se rénuir parce qu'il/elle a besoin de parler, tout le monde se ramène, personne ne manque à l'appel. Tu ne sais rien du pourquoi elle veut vous parler, tu ne sais pas si c'est grave ou si la nouvelle est bonne. Etrangement, tu penses que c'est une mauvaise nouvelle, vu comme tu stresses à l'idée qu'il pourrait lui arriver quelque chose de mal. Elle ne t'a rien dit, préférant en parler directement avec tout le monde, face à face. Pour une fois, tu te presses. Tu ne veux pas arriver en retard et tu veux vraiment savoir ce qu'Azée a à vous dire. Cependant, vu ta chance et ton timing toujours parfait, tu avais bien peur d'arriver avec un peu de retard. La neige n'aidait pas, il était compliqué de conduire dans de telles conditions. Tu mettrais certainement ton retard sur la faute de la neige, tu trouvais toujours une excuse, peu importe la situation. Les gens avaient déjà vu en toi ton pire défaut, gros retardataire.

Une fois arrivé au café, tu regardes autour de toi pour repérer ta soeur. Tu as un léger sourire en voyant Azée et Tommie discuter entre elles et te rend compte que tu n'es peut-être pas le dernier à arriver, puisque tu ne vois pas ton grand-frère. Tu t'avances vers elles, mains dans les poches - Car clairement, tu crèves de froid avec ce temps. «Salut vous !» Tu souris aux deux filles avant de les embrasser. Tu es heureux de pouvoir voir tout les enfants Kinsley se réunir autour d'un café, surtout en ce mois de décembre, l'ambiance est toujours magique, tu en serais presque amoureux. «Comment ça va ?» Que tu demandes en prenant place à leurs côtés. « Darren n'est toujours pas arrivé ?» Tu demandes, curieux. Les joues et oreilles rougies, tu commandes rapidement un chocolat chaud au serveur, le remerciant d'avance.