we'll make a memory out of it + liam

L’air frais caressait ses joues, les rendait plus roses. Bianca déambulait dans les rues de la ville, sans but précis, sans destination prédéfinie. Une fine couche de neige recouvrait le bitume, et les décorations de Noël décoraient déjà les façades. Tout lui paraissait étranger, alors que tout lui était familier. Comme une étrangère dans sa ville natale. Pourtant, les rues n’avaient presque pas changées en quatre ans. Quelques nouvelles boutiques avaient faire leur apparition, mais dans l’ensemble, c’était toujours pareil. Le centre ville de Calgary n’avait pas bougé. Elle avait juste oublié. C’était frustrant et énervant. Il avait fallu qu’elle glisse sur ce foutu rocher. Elle voudrait se souvenir, elle voudrait se réveiller un matin, la mémoire pleine de souvenirs qu’elle pensait perdus à jamais. Mais les médecins n’étaient pas vraiment optimistes. Malgré leurs bonnes paroles, leur optimiste modéré trahissait vraiment le fond de leurs pensées. Il fallait, soit disant, se reconstruire et aller de l’avant. Ce n’était malheureusement pas si facile. Encore moins en sachant qu’elle vivait, apparemment, une belle histoire d’amour avec un homme dont elle aimerait vraiment se souvenir. Le vent balaya ses cheveux, alors qu’un frisson lui parcourut le corps. Ses doigts se crispèrent au fond des poches de son manteau. L’hiver était là, bien présent. Les températures avaient chuté, mais Bianca y était habituée. Son regard se posa sur l’enseigne d’un café, et Bianca s’empressa de s’y réfugier. L’odeur des grains de café moulus lui chatouilla les narines. La chaleur ambiante était la bienvenue, et contrastait violemment avec la fraicheur extérieure. Ses prunelles scannèrent l’établissement. Elle avait déjà l’impression d’être venue ici, alors qu’elle pouvait jurer que c’était la première fois. Elle s’installa directement au comptoir, essayant de capter l’attention d’un des serveurs. Son front se plissa légèrement quand un homme, blond, s’approcha d’elle, un café en main et qu’il le déposa devant elle. « C’est pour moi ? » S’enquit-elle, sa voix colorée par la confusion, un sourcil arqué. Elle n’avait même pas passé commande encore. Après tout, c’était une technique de drague comme une autre.