my only sunshine (zach)

j'ai réussi à obtenir de zachary qu'on se voit à nouveau, au lieu de débarquer à l'improviste dans son bureau encore une fois et de chambouler tout son planning.
la condition était que maya soit avec moi, et elle le sera bien. elle sera là, la jolie petite princesse, avec ses grands yeux bleus, comme les nôtres, les cheveux bruns de zachary et leurs ondulations, sont grand sourire adorable. elle sera là, le rayon de soleil, l'amour de ma vie.
j'ai pris soin à ce qu'elle porte sa plus belle robe, et ses plus jolis souliers. j'ai passé une heure à la coiffer comme il fallait. je veux qu'il soit fou d'elle au premier regard, je veux qu'elle se sente suffisamment en confiance pour aller vers lui, aussi.
je veux que tout se passe à merveille, et qu'ils s'aiment.
je veux qu'elle ait enfin le papa qu'elle mérite d'avoir.
nev ne sera pas là, et il m'a serrée fort dans ses bras, avant qu'on parte, maya et moi. j'ai eu des baisers d'encouragement. lui aurait aimé être là, moi j'ai préféré qu'il ne vienne pas, vu la réaction de zachary l'autre fois quant à ma bague.
la petite main de maya dans la mienne, je soupire un grand coup et on entre dans le café-poussette. je m'installe à une table, sagement.
- tu te souviens de ce qu'on a dit, mon coeur? tu restes sage, et quand je t'appelle tu viens tout de suite, d'accord? va jouer.
elle hoche la tête sagement file en courant dans un coin pour aller se faire des copains.
ma fille est la plus adorable de toutes les petites filles.
je commence à angoisser.
ma jambe tremble, mes ongles tapent nerveusement sur la table, de mon autre main, je triture ma bague.
et s'ils ne s'entendent pas?

c'est assez stressé que tu es en train de te préparer. tu n'arrêtes pas de changer de tenue, d'abord un costume -trop strict- une chemise, ça ne te convient pas non plus. tu optes finalement pour un polo gris et un jean décontracté, une veste en cuir. tu ne sais pas vraiment à quoi un père doit ressembler, encore moins à quoi elle voudrait que tu ressembles ta fille. et si elle ne voulait pas te voir, et si elle te fuyait ? t'as peur de ses réactions autant que tu as peur des tiennes. jo t'a appelé un peu plus tôt dans la journée, pour te voir, pour discuter et tu as bien voulu le lui accorder à la condition que ta fille soit présente. parce que tu ne tiens plus en place, tu as besoin de la voir en chaire et en os, mettre un visage sur ce prénom.
c'est dans un café pour parents et enfants qu'elle t'a donné rendez-vous, ce genre d'endroit où tu ne pensais jamais mettre les pieds. pourtant t'y es là, devant la porte d'entrée. impatient et inquiet, c'est sans doute ce qui te fait rester clouer au sol l'espace d'un instant. tu prends ton courage à demain, une grande bouffée d'air et tu pousses la porte battante. tu ne tardes pas à paercevoir Jo assise à une table, même de loin tu vois qu'elle est tendue, peut-être même plus que toi. tu t'approches, un sourire fébrile se dessine sur tes lèvres. tu sais pas vraiment si t'es présentable. bonjour ... que tu souffles en t'asseyant en face d'elle. tu passes une main dans tes cheveux, t'es déjà en train de regarder dans la direction où se trouve les gosses. tu cherches maya du regard, de loin une petite fille en robe, cheveux bruns de dos, peut-être que c'est elle. peut-être.
je ne savais pas trop comment je devais m'habiller. ça peut paraître stupide mais ça te tiens à coeur. ça y est, tu lui as parlé ? demandes-tu d'un ton faible avant d'appeler un serveur d'un geste de la main et de commander un café.

je surveille maya du coin de l'oeil, tandis qu'elle joue bien sagement, qu'elle tient une poupée entre ses mains, accompagnée d'une autre petite fille. d'un oeil je la regarde, de l'autre je guette l'arrivée de zachary.
je me fais servir un thé, qui n'arrange rien à me nervosité. je tape du pied, et arrange mes cheveux sans cesse, jamais convaincue du pli qu'ils vont prendre.
est-ce que je vais être assez élégante, assez jolie, assez maman, assez avenante, assez agréable, assez enthousiaste, assez.. tout? j'ai peur de ne pas être assez. je ne suis pas là pour lui plaire pourtant, c'est maya qui doit lui plaire, mais j'ai quand même l'angoisse que moi, je ne lui plaise pas.
incompréhensible.
il arrive enfin, l'air aussi nerveux que moi, et je souris à peine, en guise de bonjour. il est là, à glisser sa main dans ses cheveux. je note une mèche rebelle et me relève légèrement pour la replacer, alors qu'il me confie ne pas être certain de sa tenue. je le regarde attentivement et souris un peu plus.
- t'es parfait. c'est impeccable.
elle s'en fiche bien, en plus, maya, de la tenue qu'il peut porter. ça lui est bien égal, à elle. elle veut un papa qui l'aime, pas un papa qui s'habille bien.
- oui, on lui a un peu parlé.. elle sait qu'elle va bientôt rencontrer son père.. elle est.. vraiment impatiente.
je ris légèrement. c'est même faible, elle est plus qu'impatiente. elle trépigne d'envie.
- en fait elle attend que ça, elle n'arrête pas de nous en parler, à longueur de temps. je crois qu'elle l'a dit à ses copines à l'école.
nouveau rire léger, petit sourire un peu timide.
- pour l'instant elle sait pas que ça va se passer aujourd'hui, parce que.. on sait jamais..
tu sais, si jamais tu te dégonflais et que tu ne venais pas, ou si tu changeais d'avis juste maintenant.